Neigeline, voyageuse solo témoigne des ces voyages qui l’ont marqué, qui lui ont permis de prendre confiance en elle, et d’oser…
C’est au Chili, que je rencontre Neige, après avoir échangé sur un groupe facebook We are Backpackeuses, on se rencontre à deux reprises, la première fois à Buenos Aires puis à San pedro de Atacama. C’était pour moi, mon premier voyage solo à l’autre bout du monde.
C’était en 2017, depuis on continue d’échanger grâce aux réseaux. Neige fut même une des premières personnes à me faire confiance quand j’ai lancé mon activité de freelance.
C’est amusant, ces rencontres que l’on peut faire à l’autre bout du monde et qui deviennent des amitiés sur du long terme.
Aujourd’hui, Neigeline, suite à ces voyages,est reconvertie dans un monde ou il y a plus de sens pour elle, mais aussi pour les autres.
Elle à oser retourner sur les bancs de l’école, se former, apprendre de nouveau, sortir de sa zone de confort !
C’est avec un immense plaisir, que j’ai lu ce témoignage, je suis certaine que son aventure de voyageuses solo vous plaira aussi
Présente toi en quelques mots
Je suis Neigeline, j’ai 40 ans. Ancienne assistante juridique, je suis actuellement en formation pour devenir naturopathe, spécialisée acné et problème de peau.
La première fois que j’ai voyagé seule, c’était suite à une rupture. Le Japon est un pays qui m’intriguait depuis l’adolescence, il était prévu qu’on le visite à deux mais devenue célibataire, je ne voulais pas renoncer à ce projet, je suis donc partie seule.
C’était en avril 2016, 10 jours en pleine saison des sakuras en fleurs.
Pour ce premier voyage, comme voyageuse solo, j’avais tout (trop) planifié. J’avais commandé des brochures touristiques, mais je lisais aussi beaucoup de blog, m’inspirant de leurs itinéraires.
Hébergements, activités, transports, j’avais tout réservé, ça me rassurait. Parce que oui, même si le Japon est reconnu comme étant très sécurisé, j’avais quand même peur. De ne pas réussir à me débrouiller seule (ça a été), de me perdre (c’est arrivé tellement de fois !), de devoir affronter les imprévus (on y fait face et ça passe)…

Comment a réagi ton entourage à l’annonce de ton départ comme voyageuse solo ?
Mon entourage a été surpris, mais je pense qu’au vu de la destination, ils n’étaient pas trop anxieux.
Ça a été un peu différent quand 2 ans plus tard, j’ai annoncé que je prenais un congé sabbatique pour partir 5 mois en voyage. Sac à dos, auberges de jeunesse, avec en tête un itinéraire assez précis : Argentine, Pérou, Bolivie, Thaïlande, Vietnam.
Ma famille n’était pas rassurée de par la destination et de me savoir seule si longtemps. Mon compagnon m’a soutenu, il a ensuite suivi mon périple avec attention et intérêt.
Mais tout de même, la veille du départ, je me demandais dans quelle galère je m’embarquais !!
Comment as-tu organisé ce voyage solo ?
Pour ce petit tour du monde, je n’ai pas pu planifier autant que pour le Japon. Quand on part plusieurs mois, on ne peut pas réserver les hébergements et transports sur une si longue période, c’est impossible !
J’avais donc booké la première semaine en Argentine : Buenos Aires, puis le vol intérieur pour aller en Patagonie. Je réservais ensuite le jour pour le lendemain pour les hébergements, sur des applications telles qu’Hostelword ou Agoda.
D’ailleurs, je n’ai pas suivi ma feuille de route initiale. Des inondations au Pérou m’ont fait changer d’itinéraire et j’ai opté pour le Chili. D’autant que plus je remontais vers le nord, plus je me rendais compte que l’anglais ne suffisait plus. Et ce n’est pas avec les rudiments d’espagnol appris sur Duolingo que j’allais m’en sortir !
J’ai quitté l’Amérique Latine quelques semaines plus tôt que ce que j’avais prévu. Je ne me sentais pas à mon aise au nord de l’Argentine, que j’avais rejoint après avoir traversé le Chili de bas en haut.
J’avais envie de changer d’air, et de façon de voyager. Jusqu’alors, j’avais joué la touriste classique avec des visites en bus, avec pleins d’autres occidentaux, familles ou backpakers. Mais aussi faire les randonnées préconisées par les guides touristique, changer de villes tous les 2 ou 3 jours.
Bref, une impression de consommer de façon boulimique ce que pouvait offrir ces pays, comme si je risquais de « louper » quelque chose.

Lâcher prise…
Pour le changement de continent, Asie du Sud-Est, Thaïlande, j’ai choisi un volontariat (via l’application Workaway) dans une auberge de jeunesse à Bangkok. Je travaillais le matin, de 5h à 11h, et j’avais tout le reste de la journée pour explorer la capitale. J’y suis restée une bonne semaine, ce qui m’a donné une réelle impression d’immersion, de vivre autrement le voyage.
J’ai ensuite traversé et visité le Laos, non prévu dans ma feuille de route initiale, pour atteindre le nord de la Thaïlande, rejoindre un temple bouddhiste pour effectuer une retraite Vipassana.
Le Vipassana, c’est10 jours de silence, 10 jours sans distraction, et le téléphone en mode avion, méditation marché et assise à longueur de journée, chant le soir (en thaïlandais, oui !) … Pas si reposant qu’on pourrait croire, tant physiquement (j’ai eu un début de tendinite au genou … la marche Vipassana plusieurs heures par jour, ça use !), quémotionnellement (les méditations assises peuvent faire remonter des choses bien enfouies)…
C’est d’ailleurs un peu plus tard, lors d’une méditation sur une île du sud de la Thaïlande, au soleil couchant, que m’est venue la conviction forte que j’allais quitter mon travail en rentrant, pour me diriger vers une reconversion professionnelle.
J’ai ensuite rejoint le nord du Vietnam, pour intégrer une coopérative de récolte de thé. Le travail y était moins intense qu’à l’auberge de jeunesse, nous étions plusieurs volontaires, une bonne ambiance ! Cueillette du thé vert avec les membres des tribues Red Yao, Tay et H’Mong) repas avec eux, mais aussi, donner des cours de soutien en Anglais aux enfants du quartier et aux employés de la coopérative.
J’aurais pu continuer à visiter le Vietnam comme je l’avais initialement prévu, mais de nouveau, j’avais envie de changer d’air. Envie de visiter l’Inde, mais je n’ai pas osé. Pour une femme qui voyage seule, ça me paraissait risqué.
J’ai donc atterri au Népal. Katmandou fut un réel choc ! Je suis arrivée de nuit, après avoir attendu 2h que le gars de l’auberge vienne me chercher à l’aéroport comme c’était convenu. L’entrée dans la ville m’a paru glauque et brr, j’ai failli faire demi-tour !
Le lendemain, en plein jour, ça allait un peu mieux, encore quelques heures pour m’acclimater et au final, le Népal reste un de mes meilleurs souvenirs de voyage tant le contraste avec tout ce que j’ai connu était grand !
Depuis plus de 4 mois, j’avais appris à ne plus programmer mes visites à l’avance. Je regardais le jour pour le lendemain, ou le matin même, ce que j’allais faire de ma journée. Balade à faire, visites à ne pas manquer, les quartiers où flâner, ceux à éviter.
J’ai effectué un volontariat dans un village népalais, en immersion dans une famille, pour les aider aux tâches ménagères, aller chercher de l’eau au puits, faire quelques menus travaux au village, aider en cuisine …
Je me suis ensuite posée plus d’une semaine dans une ville un peu bobo-bohème (beaucoup d’expatriés), à fréquenter les cafés de coworking, faire du parapente, du bol chantant, une initiation au yoga. Une transition en douceur avant mon retour en France.

Des anecdotes de voyageuse solo que tu souhaites nous partager ?
Il y a eu quelques fois où j’ai loupé le bus ou le train. Parce que je me perdais ou … parce que l’auberge de jeunesse avait fermé la porte d’entrée à clef, et personne en vue pour venir m’ouvrir à 6h du matin.Je suis donc restée une journée de plus dans ce village au Chili, car il n’y avait d’autre bus jusqu’au lendemain.
A la fin de la première semaine après mon départ, j’ai quitté Buenos Aires pour rejoindre la Patagonie. Il y a un trek très connu, l’ascension du Fitz Roy, pour accéder à un magnifique lac bleu azur, surplombé d’un pic enneigé. Je ne suis pas une sportive, mais je m’étais préparée en faisant des randonnées régulièrement depuis quelques mois. Mais visiblement, ce n’était pas suffisant ! Partie le matin, rentrée le soir, avec une tendinite au genou ! Le lendemain, je n’ai pas pu bouger de l’auberge de jeunesse et j’ai eu peur de devoir écouter mon voyage à peine entamé.
Au Laos, j’ai pris un bus couchette pour voyager de nuit. Le tarif comprend le dîner, avec une halte dans une aire de repos et un stand qui sert des plats chauds, des ragoûts principalement et du riz. J’opte au hasard pour un plat de viande en sauce. Pas mauvais, très épicé. Et je tombe sur une patte charnue. Grise. Avec des griffes et quelques poils. Une taupe ? Un gros rat ? Je ne le saurais jamais.
Le choc en rentrant en France : les rues silencieuses. Par contraste avec Katmandou que je venais de quitter … Pas de klaxon, pas de cris, pas de conversations à la volée. Du calme et un fond de tristesse.

Des conseils pour les futures voyageuses solos ?
– Varier les expériences de voyage : du tourisme pur, du volontariat, de l’immersion chez l’habitant, des retraites yoga ou de méditation. Cela permet de s’enrichir et de changer son regard sur la vie des autres et sur la sienne.
– Ne pas hésiter à rester plus longtemps, ou à partir plus tôt, selon les ressentis, les envies et les rencontres. Les sentiments de liberté, de légèreté et de confiance éprouvés par les backpakeurs viennent aussi de là. Pas d’ancrage, mais pas d’obligations ou de contraintes à s’établir ou à se déraciner d’un lieu.
– Si vous ne comptez pas travailler (de façon rémunérée) pendant votre voyage, alors budgétés. Ok, j’ai recommandé de ne pas planifier, mais le budget, ça se prévoit un minimum. Quitte à retarder le départ et continuer à économiser pour être sûre de ne pas avoir à rentrer plus tôt faute de moyen. Quelle frustration !
– Révisez votre anglais avant de partir. En Asie et au Népal, tous les jeunes étaient bilingues et la communication était assez facile (même avec mon anglais passable). Par contre, pour un voyage en Amérique Latine, plus vous montez au nord, plus l’espagnol devient indispensable.
Ne pensez pas que voyager seule signifie être seule.
De nature réservée, j’ai quand même au début cherché à m’intégrer dans des groupes dans les auberges de jeunesse. C’est assez facile, mais pour dire vrai, je me suis lassée. Car, c’est toujours les mêmes questions et conversations (tu viens d’où, tu as visités quoi, tu vas où ?).
Et comme je changeais de lieu tous les 2 ou 3 jours en moyenne, ça limite la profondeur relationnelle. Mais il y a des exceptions, des rencontres qui durent dans le temps (poke Mélanie 😉 ), des personnes avec qui on continue de discuter une fois rentrée.
Quelques rencontres impromptues aussi dans les trains, les stations de bus, ou autour d’un verre d’un food market. Relation qu’on sait éphémères mais qui sont importantes à vivre au moment présent.
Même en voyageant seule, je n’ai jamais vraiment été toute seule. Déjà, je communique sur les réseaux sociaux, avec mon entourage ou la communauté de mon compte Instagram par exemple.
Mais surtout, les gens venaient vers moi. Il y a de nombreuses fois où je lisais tranquille dans mon coin, sans chercher à voir ce qui se passait autour, et on venait me chercher pour discuter, m’intégrer à un jeu de carte ou m’inviter à une sortie. Ça peut être un peu perturbant pour ceux qui, comme moi, apprécient aussi la solitude !
J’avoue que parfois, je prenais une chambre d’hôtel juste pour … être seule ! Profiter de quelques soirées tranquilles, sans interactions, au calme. (Le côté aléatoire des dortoirs peut aussi être fatiguant. Mais sur les 5 mois de voyage, je compte sur les doigts d’une main les fois où les gens ont été bruyants ou irrespectueux au point de m’empêcher de dormir.)

La sécurité quand on est une voyageuse solo ?
Concernant la sécurité : ce qui freine les femmes à voyager seule, c’est la peur. La peur d’être agressée, disons le franchement, par des hommes.
Au début, je réservais seulement des dortoirs non mixtes, et puis arrivé au nord de l’Argentine, il y a eu cette auberge où il n’y avait pas de chambre pour femme. Et j’étais la seule parmi un groupe de 3 ou 4 gars. J’avoue avoir été un peu stressée dans la nuit, en vrai, je n’ai pas dormi !
Mais ça m’a débloquée, rassurée, et en Asie j’ai réservé des dortoirs non mixte (moins chers), je n’ai jamais eu de problèmes.
Après, il faut rester prudent, j’étais rarement dehors après 22h, et rarement seule (en groupe avec des personnes de l’auberge), mais je ne me suis pas sentie plus en insécurité à Buenos Aires, Katmandou qu’à Paris ou Tours.
Que t’ont apporté tes voyages solo ?
Ce que ces voyages solo m’ont apporté, c’est la confiance.
Savoir que je peux me débrouiller seule, faire face à des imprévus, mais aussi changer d’avis et d’itinéraire, décider seule de la direction qu’a pris ma vie pendant ces 5 mois.
Une forme d’indépendance et d’autonomie que j’ai essayé de maintenir ensuite, à mon retour en France, même si ce n’est pas évident car les contraintes du quotidien peuvent parfois donner l’impression d’un carcan, comparé à la sensation de liberté ressentie lorsqu’on voyage.
Ce que ces voyages m’ont apporté : de la confiance, des rencontres, des anecdotes, des découvertes culinaires (meilleures que la patte de taupe !), des souvenirs, et l’élan pour ensuite avancer vers une vie choisie.
Je pense sincèrement que ma reconversion professionnelle pour devenir naturopathe n’aurait pas eu lieu si je n’avais pas osé voyager seule et vécu ces 5 mois intenses mais vraiment enrichissants.
Mon site Peaufine Ta Santé : la naturopathie pour retrouver la santé et une peau sans acné.
Ou peut on te retrouver ?
Retrouve le blog voyage de Neigeline ici
En bas de l’article sur mon séjour à Pokhara, Népal, vous trouverez la liste de tous les articles sur les pays et villes visités (Japon, Argentine, Chili, Thaïlande, Laos, Vietnam, Népal …)
Des Astuce pour acheter un billet d’avion ou pour Préparer son backpack en mode minimaliste
Le Compte IG de Neigeline que je t’invite à suivre