Le service civique en Arménie de Camille !

Suite à l’article de Marion sur le digital nomadisme, puis l’interview d’Emmanuelle sur son volontariat en Écosse, découvre l’aventure de Camille sur son service civique en Arménie ! Elle nous fait découvrir ce beau pays à travers son témoignage et nous raconte comment elle a affronter ses peurs !

Présente toi à nous 🙂

Je m’appelle Camille, j’ai 27 ans et je suis actuellement en Italie dans la ville éternelle en mission de volontariat au sein d’une association qui met en place des projets de coopération et d’éducation dans le but de diffuser et de défendre les valeurs des Droits de l’Homme.

Qu’est ce qui t’a motivé à faire ce service civique en Arménie ?

J’ai toujours eu une soif de découverte et de compréhension du monde. J’ai suivi des études en médiation culturelle, c’est donc assez naturellement que j’ai fait le choix de partir pour vivre une expérience à l’étranger à l’issue de mon master. 

À l’époque, je n’étais pas encore dans la vie active, ce choix c’est donc assez facilement présenté à moi. C’était également une opportunité de découvrir une nouvelle culture tout en m’impliquant dans un projet humain en accord avec mes envies et mes valeurs. Je ne me sentais pas prête à entrer sur le marché de l’emploi, hésitante quant à la direction que je souhaitais prendre, et pas suffisamment confiante pour envisager un travail à la hauteur de mes idéaux.

Le service civique en Arménie était une formule intéressante qui me permettait de m’impliquer dans des projets intéressants tout en gagnant en compétences et en m’ouvrant à d’autres possibilités qu’il m’était difficile d’envisager en restant dans mon cadre de référence.

Début 2019, j’ai effectué ma première mission de volontariat dans le cadre d’un service civique de 8 mois en Arménie, à Erevan. 

Qu’as-tu fait lors de ce service civique ?

La flexibilité de mon volontariat m’a permis de m’impliquer au sein de différentes structures selon mes envies et mes compétences. J’ai notamment travaillé au sein de la Galerie Nationale, principal musée de la capitale dédié à la mise en valeur de l’art et du patrimoine arménien. J’étais en charge de contribuer au développement d’outils de médiation culturelle au sein du service éducatif. 

J’ai également apporté mon soutien au sein de deux structures d’accueil pour enfants et adolescents en situation de handicap mental. L’approche éducative et artistique est un levier d’action nécessaire pour contribuer à leur intégration sociale et leur développement personnel. Le nombre de structures et les moyens à disposition sont, à ce jour, encore insuffisants pour permettre une prise en charge qui réponde au mieux aux besoins de ces personnes. 

Le soutien psychologique n’est pas toujours mis en place, c’est pourquoi l’ouverture culturelle et la pratique artistique est une alternative pour contribuer à l’expression de soi et favoriser l’épanouissement personnel.

service civique armenie charlotte
Une Lada sur les routes de Vayots Dzor

Quelles étaient tes peurs avant d’oser voyager seule ?

Un certain nombre de peurs et d’appréhensions ont émergé à mesure que la date du départ approchait, notamment quant à la barrière de la langue et aux différences culturelles. Ces appréhensions se sont vite estompées une fois sur place. 

Quelles ont été les réactions de ton entourage ?

L’annonce de ma décision de partir effectuer une mission de service civique à l’étranger n’a pas suscité de réaction particulière auprès de mon entourage. En revanche, la destination méconnue qu’est l’Arménie a soulevé quelques interrogations. 

L’Arménie est un petit pays de 3 millions d’habitants que l’on pourrait comparer à la Belgique en termes de superficie.  Peu de personnes connaissent cette destination située dans la région du Caucase, entre la Turquie, la Géorgie, l’Azerbaïdjan et l’Iran. 

Elle est surtout évoquée pour sa situation géopolitique complexe et le génocide dont elle a été victime en 1915. Pourtant, c’est un pays qui mérite surtout à être connu pour l’hospitalité de ses habitants, son patrimoine culturel exceptionnel et ses paysages majestueux.

Comment as-tu organisé ton expérience avec cette association ? 

Le volontariat en service civique offre un confort de prise en charge, ce qui permet d’éviter les appréhensions liées aux démarches administratives et logistiques. 

Oui, le contrat de service civique se base sur une rémunération mensuelle nette de 577€. Les billets d’avion et le logement sur place étaient à ma charge, le coût de la vie étant relativement très faible comparé à la France, le salaire moyen étant d’environ 350€/mois en Arménie.

Quel était ton niveau en anglais ?

À noter que l’Arménie n’est pas un pays anglophone. La majorité de la jeune génération parle anglais, mais la langue nationale du pays et l’arménien. Le russe est également très présent, l’Arménie étant une ancienne république soviétique. 

Mon niveau d’anglais me permettait de communiquer dans la vie de tous les jours. En revanche, l’expatriation m’a permis de devenir opérationnelle en situation professionnelle, ce qui n’était pas le cas avant mon départ. 

J’ai eu la chance d’avoir des cours d’arménien tout au long de mon volontariat, ce qui m’a permis d’avoir un niveau de compréhension et d’expression orale suffisant pour me débrouiller au quotidien.

service civique arménie
Paysage d’Eghegnadzor

Un moment particulier que tu veux partager ? 

J’ai travaillé pendant plusieurs mois au sein du service éducatif de la Galerie Nationale d’Erevan, où j’ai fait la rencontre d’une collègue qui est par la suite devenue une amie.

Au-delà de sa fascination pour la France, le feeling s’est facilement et rapidement installé entre nous. Heureux hasard ou synchronicité, nous habitions dans le même immeuble d’une ville d’1 million d’habitants. Les discussions sur notre lieu de travail se sont donc poursuivies chaque matin sur le chemin du musée. 

C’est donc ainsi que je me suis retrouvée, en ce jour du 26 septembre 2019, à embrasser la croix arménienne sur l’autel de l’église, à trinquer à la table d’honneur, et à danser le kochari jusqu’au bout de la nuit, en tant que témoin d’un mariage arménien.

Quel(s) conseil(s) donnes-tu a une femme qui veut vivre ce genre d’expérience mais qui a des peurs ? 

Je dirai à cette femme que les peurs sont toujours présentes, peut-importe les choix que nous faisons. Qu’il s’agisse de prendre la décision de partir à l’étranger, de changer de travail, de déménager, de quitter son partenaire, toute prise de décision engendre une peur, celle de l’inconnu. 

Ces peurs sont normales et saines. Il ne s’agit pas de faire en sorte de ne pas en avoir, mais plutôt de les laisser nous traverser et de ne pas nous identifier à elles. La peur est une émotion qui peut être positive et moteur de changement bénéfique. Je pense qu’il faut également garder à l’esprit que rien n’est définitif, nous sommes constamment en mouvement, que ce soit de notre propre initiative ou en réaction d’une origine extérieure. 

Une situation est toujours temporaire. 

Oser vivre cette expérience engendre une prise de risque, le risque d’être agréablement surpris. 

La place de la République où se situe le Galarie Nationale d’Erevan

Qu’est-ce que t’as apporté ce service civique en Arménie ?

Deux ans après la fin de mon volontariat, je découvre encore les apports de cette expérience et à quel point elle fut enrichissante sur bien des aspects. 

L’Arménie est un pays qui porte le poids d’une tragédie et d’une cicatrice encore ouverte de par son histoire. En 1915, elle fut le théâtre d’un génocide qui a coûté la vie d’1,5 millions de personnes. Aujourd’hui la situation géopolitique est encore en suspens et les arméniens vivent dans l’espoir d’obtenir une reconnaissance pour pouvoir entamer leur processus de deuil.

En Arménie, j’ai appris à mettre des actes, des attitudes et des sourires sur les mots résilience et hospitalité. J’ai mesuré la chance que j’avais d’être française et la liberté de faire et d’agir qui m’était donnée en tant que femme et citoyenne européenne. 

Vivre dans un pays éloigné de sa culture permet indéniablement de grandir en tant que personne et d’acquérir une sensibilité culturelle grâce à la rencontre de l’autre.

Se détacher de son filtre culturel permet de s’ouvrir à de nouvelles possibilités et compréhensions du monde dans lequel nous évoluons. D’un point de vue plus personnel, j’ai appris à oser, à me faire confiance et à assumer mes choix de vies. J’ai également découvert une culture riche en monastères, en saveurs et en festivités !

Quelles qualités ou état d’esprit faut-il selon toi pour oser voyager seule ?

La qualité la plus importante à mon sens est l’ouverture. Un état d’esprit ouvert permet d’accueillir ce qui se présente à soi, sans attentes ni jugements vis-à-vis de l’autre et de soi. 

Qu’est-ce que tu as aimé dans ce “voyage solo” ? Qu’est ce qui fut le plus dur ?

Parait-il que les voyages forment la jeunesse. Aujourd’hui, je pense pouvoir confirmer les dires de cette citation. Le « voyage solo » est avant tout un voyage de découverte de soi en réaction à la découverte de l’autre. C’est également une opportunité de découvrir ses zones d’ombres et de lumières, ses envies et ses possibilités, ses limites et ses capacités. Les satisfactions sont parfois à la hauteur des déceptions. De la même manière que les désillusions peuvent laisser place à l’émerveillement. Le voyage est une découverte, une expérience et un apprentissage. Et comme pour tout apprentissage, certaines leçons sont plus plaisantes que d’autres.

Un khatchkar, une croix de pierre arménienne

Quelle est ta prochaine destination

Je suis actuellement en Italie, au cœur de La Città Eterna.

Une dernière chose à ajouter ?

Le voyage est une mise en mouvement qui engendre également un processus de réflexion et de développement personnel en réaction à la rencontre de l’autre, ses croyances, ses attitudes et ses pratiques culturelles. Par l’écriture, j’ai souhaité faire dialoguer les cultures et mettre en lumière les découvertes, les pensées et les réflexions qui émergent en voyage au travers d’anecdotes, d’expériences et de récits de vie. 

Ou peut-on te retrouver ?

Les articles sont gratuitement accessibles à la lecture sur le site Une Valise en Voyage : https://www.unevaliseenvoyage.com et sur instagram @cam.pn

Merci Camille pour ton témoignage sur ton service civique en Arménie. Cela me donne envie d’en découvrir davantage sur ce pays !

Et toi ? Dis nous en commentaire ce que tu as pensée de ce témoignage et je t’invite à suivre les aventures de Camille sur son compte Instagram et sur son blog !

Publié par Mélanie

Bonjour aventurière et bienvenue, Sur ce média, j'accompagne les femmes à oser voyager seule, à s'émanciper, et à partir à la découverte d'elle-même à l'aide de contenus de qualités et pertinents ! Mélanie, 33 ans, originaire du Mans. J'ai tout quitté en 2017 pour voyager à travers le monde. J'ai voyagé en sac à dos à travers l'Amérique latine, l'Australie, les États-Unis d'Est en Ouest, ainsi qu'en Europe. En 2021, je deviens digital nomade, depuis je voyage la moitié de l'année

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