Clara part marcher seule sur Compostelle

Clara part marcher seule sur le chemin de Compostelle et nous raconte son parcours, ses peurs, ses doutes, mais aussi une belle anecdote du chemin. Si tu veux à ton tour marcher sur le chemin de Compostelle, alors cet article complet avec toutes les astuces pour faire le chemin de Saint Jacques de Compostelle est fait pour toi

Tu peux aussi découvrir le témoignage de Jeanne sur ce même chemin, en solo !

J’ai 30 ans, je suis libraire, je suis passionnée par la Scandinavie médiévale. Je fais partie de 3 troupes de reconstitution historique scandinaves (plus connus sous le nom de vikings, mais viking n’est pas un peuple, c’est une profession, enfin je ne vais pas commencer à m’étaler sur cette passion, je ne pourrai pas m’arrêter ensuite !). Au sein de ces troupes, je fais du tissage, des bijoux en os, et un peu de combat. 

Je n’ai plus le droit de cuisiner depuis que j’ai fait des galettes noires comme l’âme de Scar. Et je ne combats plus devant un public depuis que j’ai visé ma propre oreille avec mon épée (bref, il faut que je m’entraîne encore un peu). Je suis également passionnée par un style de musique qui fait énormément peur aux gens. Mais qui ne me procure qu’un bien-être identique à l’écoute de musiques de méditation, je veux parler du Black Metal. 

J’ai horreur de la violence, et je pense que c’est un exutoire d’en écouter. Mon travail, les vikings et le Black Metal sont 3 éléments très importants dans ma vie. 

J’aime également voyager, ce que je fais essentiellement par les livres. Car, je n’en ai pas les moyens financiers. Ainsi, j’ai bu d’innombrables cafés en Égypte, j’ai été accueillie par beaucoup de familles en Iran. Je me suis fait d’excellents amis en Argentine et découvert l’Allemagne, tout ça en restant sur mon canapé !

Ce que j’aime le plus dans mon travail, c’est faire des vitrines et tables thématiques. Il faut faire preuve d’imagination. Pour faire une vitrine sur la littérature policière, je suis allée demander des couteaux au boucher du coin, pour faire une vitrine sur les littératures maghrébines. J’ai aussi appelé les ambassades de chaque pays pour qu’ils m’envoient des drapeaux, etc.

Pourquoi as tu décidé de marcher seule sur le chemin de Compostelle ?

Une rupture amoureuse. J’avais toujours pensé à partir marcher seule, mais je n’ai jamais eu le déclic. Le soir ou mon copain m’a quitté, j’ai décidé de partir faire un tour de France à pied. J’avais très peur, mais j’avais besoin de surmonter mes peurs.

Au départ, je m’étais préparée pour faire un tour de France à pied. J’ai voulu commencer par un tronçon de Compostelle. Car, je savais que c’était le chemin le plus rassurant pour une femme de marcher seule sur Compostelle. 

Ma famille étant de Dordogne, mon projet était de commencer à Cahors, remonter jusqu’au Puy, pour ensuite prendre le GR70, puis aller à Marseille. Ensuite, je ne savais pas trop quel chemin j’allais emprunter. C’était très flou dans ma tête.

Je ne savais pas combien de kilomètres j’étais capable de faire par jour, du temps que ça allait me prendre etc. Finalement, au bout de 3 jours à croiser les gens à l’envers sur le Chemin de Compostelle, qui ne se connaissaient pas avant de marcher et avaient l’air de s’entendre à merveille. J’ai alors décidé de me diriger également vers l’Espagne, sans savoir si je traverserai la frontière ou non.

Pendant 3 mois. J’ai mis 2 mois à arriver à Santiago, et j’ai décidé de rentrer à pied. Je ne suis pas retournée jusqu’à Cahors comme je le voulais, j’étais trop fatiguée, je n’avais jamais marché autant avant ! J’ai donc tenu jusqu’aux Pyrénées, je les ai retraversées, et arrivée en France, j’ai pris un train pour rentrer.

Quelles étaient tes peurs avant de marcher seule sur Compostelle ?

Ma plus grande peur était de ne pas trouver ou dormir. Je voulais bivouaquer pour économiser de l’argent. Mais ça me foutait une angoisse de pouvoir me faire agresser ou avoir des animaux autour de moi. J’avais peur de me perdre, de me blesser, de ne pas être capable de marcher plus de 2h par jours, de me retrouver sur des routes près des voitures, etc.

Quelles ont été les réactions de ton entourage ?

Mon entourage m’a beaucoup soutenu. Ils étaient contents que je me lance dans cette entreprise, et ont suivi mon périple quotidiennement. Étant une grande froussarde, ils m’ont avoué à la fin avoir pensé que je n’y arriverai pas. Et je les comprends !

Comment as tu organisé ta marche solo sur Compostelle?

Je me renseignais sur des blogs, je regardais des vidéos Youtube. Ça me rassurait beaucoup. J’avais besoin de regarder des vidéos sur les endroits où j’allais passer, pour m’assurer que ce ne soit pas trop difficile.

Au début, je calculais tout, le nombre de kilomètres, le temps de parcours. Et au bout de 10 jours, j’ai rencontré des gens avec qui j’ai marché jusqu’à la fin, et là, je me suis juste laissée porter.

Comment as tu planifié ton budget pour Compostelle?

J’avais économisé pendant 5 mois. Avec le recul, je pense que je n’aurai pas pu tenir en France, parce que finalement, je n’ai quasiment pas bivouaqué, en tout cas pas seule, et en France, les prix sont chers. En Espagne, il était possible de dormir pour 10 euros la nuit, et manger un repas complet avec un café pour 7 ou 8 euros.

Découvre mon budget pour le chemin de Compostelle

Quel était ton niveau d’anglais/espagnol ?

On dit des français qu’ils ne savent pas parler d’autres langues. Mais les Espagnols sont pires !

Heureusement, je connaissais quelques mots, des restes de mes cours au collège. Et l’Espagnol étant très proche du français, je n’ai pas eu beaucoup de mal à comprendre ce qu’on me disait, et j’apprenais à m’exprimer. C’est le meilleur moyen d’apprendre une langue, aller dans le pays !

Pour l’anglais, je le comprends bien, mais quand c’est à moi de formuler des phrases, c’est plus difficile. J’ai passé 2 jours chez des américains pour me reposer, j’ai eu un peu de mal à comprendre avec leur accent, mais il y avait un irlandais qui répétait, et je comprenais mieux !

Peux-tu nous les raconter les émotions avant de marcher seule sur Compostelle?

J’avais la méga frousse ! J’avais très envie de le faire, mais j’avais très peur, je ne m’étais jamais lancée dans une telle aventure. C’était surtout l’idée de dormir dehors qui…m’empêchait de dormir ! J’avais réservé dans des auberges pour la première semaine, ensuite, je voulais oser…

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Une anecdote marrante ?

Il y a tellement de choses à raconter…

Ce qui m’a le plus marqué, ce sont les rencontres. On ne peut pas les expliquer aux gens qui n’ont pas fait Compostelle. C’est très particulier. J’ai marché 2 mois avec Bernard, qui avait plus de 2 fois mon âge, c’était mon papa du Chemin. Quand je parle de lui, les gens s’imaginent qu’il a pu se passer quelque chose. Mais c’était très particulier, c’était une relation de Chemin, une relation sans ambiguïté, une amitié très sincère entre deux personnes de 33 ans d’écart, avec beaucoup de différences. 

Quand on marche ensemble pendant 2 mois, qu’on partage les dortoirs, la fatigue, les questionnements, les doutes, les raisons de notre présence ici. Quand on découvre une culture et une langue ensemble, quand on se raconte petit à petit nos vies, en marchant l’un à côté de l’autre, sans se regarder, quand est capable de marcher en silence sans être gêné, tout cela ensemble, ça créer des liens forts.

Quels conseils donnes-tu a une femme qui veut marcher seule sur Compostelle mais qui a des peurs ?

De se renseigner au maximum, de contacter des blogueuses, des femmes sur des groupes Facebook dédiés, et de publier pour demander conseils. J’en étais là il y a 6 mois, je n’imaginais pas qu’à mon tour, je répondrai à ce questionnaire ! 

Je suis une énorme froussarde dans la vie de tous les jours, quand je loue un appart, les premiers jours, je ne cuisine pas par peur de mettre le feu, je ne sors pas la nuit, je dors peu parce que j’ai tout le temps peur d’être cambriolée, ou que le feu se déclare dans l’immeuble. 

Bref, je suis une énorme froussarde. Et ce Chemin m’a pratiquement guérie, en tout cas, il m’a fait grandir !

Un article sur les potentiels dangers du chemin de Compostelle

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Quelles qualités ou état d’esprit faut-il selon toi pour marcher seule sur Compostelle ?

Il faut être bien avec soi-même, mais aussi être ouvert aux rencontres. Je sais que ma rencontre avec Bernard m’a aidé à me rendre compte qu’on a aussi besoin des autres pour réaliser comme on peut-être bien quand on se retrouve seule.

Pour ma part, comme je voulais voyager seule mais que je n’en ai eu que très peu l’occasion au cours du voyage, j’ai décidé de rentrer à pied. J’ai rencontré un homme qui faisait également le retour, nous avons marché ensemble une journée.

Qu’est ce que t’as apporté Compostelle ?

Je me sens forte ! Je suis fière de moi. Jusqu’à 17 ans, je ne sortais pas seule de chez moi par peur de me faire agresser, ma mère venait me chercher au collège pour rentrer après les cours. Maintenant, je suis capable de marcher seule pendant des kilomètres, dans un pays que je ne connais pas, sans repère, avec 12kg sur le dos.

J’ai également été dans un lâcher-prise total, je me suis sentie mieux que jamais. Je ne pensais à rien, j’étais bien.

Qu’est ce que tu as aimé dans ce voyage solo ? Qu’est ce qui fut le plus dur ?

J’ai tout aimé, les paysages, la découverte d’un autre pays, des amitiés fortes.

Le plus dur a été le retour. Sur le chemin, j’étais dans le lâcher-prise total. De retour chez mes parents, le simple fait de faire la queue en faisant les courses, d’écouter une amie parler dans le bus, sans s’arrêter, parce qu’il est de coutume de ne pas laisser de silence quand on est avec un ami, de revoir du monde dans la ville, ça m’a fait complètement craquer. 

J’avais rendu mon appart avant le voyage, pensant retourner dans ma ville, finalement, je suis encore chez ma mère à la campagne ! J’ai trouvé un emploi 3 demi-journées par semaine, c’était très difficile au début, même si c’est peu dans la semaine, le fait d’avoir des horaires imposés, ne pas pouvoir m’arrêter si je le souhaite, quand je le souhaite, et devoir faire quelque chose qu’on me demander, dans un délai imparti, c’était très difficile. Par moment, j’ai l’impression d’avoir fait ce voyage pour rien.

Quelle est ta prochaine destination

Aucune idée. Il faut déjà que j’économise. Je ne sais pas si je pourrai faire autre chose que Compostelle maintenant que j’y ai goûté, c’est un Chemin spirituel rempli de bienveillance.

Est ce possible d’avoir tes coordonnées si on veut en savoir plus sur ton expérience ?

Oui, schneider.clara@live.fr

Ce serait avec plaisir que je partagerai mon expérience !

Publié par Mélanie

Bonjour aventurière et bienvenue, Sur ce média, j'accompagne les femmes à oser voyager seule, à s'émanciper, et à partir à la découverte d'elle-même à l'aide de contenus de qualités et pertinents ! Mélanie, 33 ans, originaire du Mans. J'ai tout quitté en 2017 pour voyager à travers le monde. J'ai voyagé en sac à dos à travers l'Amérique latine, l'Australie, les États-Unis d'Est en Ouest, ainsi qu'en Europe. En 2021, je deviens digital nomade, depuis je voyage la moitié de l'année

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